Bizerte et Ferryville
A la suite du Congrès de Berlin, conférence diplomatique organisée par les puissances européennes du 13 juin au 13 juillet 1878, et dont l'objectif principal concernait la réorganisation des états de la péninsule balkanique, La France obtient la primauté de la ville de Bizerte et entreprend alors la construction d'un grand port militaire sur le modèle de celui de Toulon du fait du rôle stratégique de la ville sur le détroit de Sicile.
Avant les travaux menés par les Français, la communication entre le lac et la mer est établie par deux canaux prenant leur origine dans le vieux port et se rejoignant avant d'atteindre le lac. Ces deux canaux envasés et n'ayant qu'une profondeur de 1 à 2 m ne peuvent pas, de toute évidence, être utilisés pour la navigation de grands navires. L'amiral Théophile Aube, pendant son passage au ministère de la marine, projette de transformer le vieux port, mais ne peut que faire opérer quelques dragages.
Bizerte à l'origine
Situation après travaux maritimes
C'est en 1890 que commencent les travaux concédés à la maison Hersent et Couvreux pour mettre en communication le lac avec la mer et transformer la rade en un abri sûr. Dans ce but, on décide de construire deux grandes jetées, d'une longueur d'environ 1 km chacune, protégeant une étendue de littoral de 1,8 km et formant un avant-port d'une superficie de plus de 100 hectares. Entre les musoirs des deux jetées, une ouverture de 400 m permet l'entrée simultanée et facile de plusieurs navires. Pour accomplir cet important travail, la Société du port de Bizerte utilise la carrière d'Aïn Meriem, située à 4 km au nord de la ville, qui fournit les blocs de granit qu'un chemin de fer à voie étroite amène jusque sur la digue. Les jetées, une fois terminées, protègent l'entrée du chenal contre les tempêtes et l'envasement.
A la suite de ces travaux, l'isthme de sable qui sépare le lac de la mer est coupé et un nouveau chenal est créé, ainsi qu'un nouveau port à l'est de la ville. Le chenal mesurera 800 à 900 m de long, 90 m de large et 9 m de profondeur. Le port doit devenir le plus important de Tunisie et le 4e de l'Afrique française (après Oran, Philippeville et Bône).
De l'autre côté du lac est fondée la cité de Ferryville - appelée aujourd'hui Menzel-Bourguiba.
Le pont transbordeur
Le nouveau chenal ne permettant plus le passage entre les deux rives, un transbordeur est construit en 1898 sur les plans d’un certain Ferdinand Arnodin, ingénieur français né près de Lyon en 1845.
Second pont à être érigé par Arnodin, le pont transbordeur de Bizerte ne fonctionnera que quelques années avant d'être démonté dix années plus tard et remonté dans le port militaire de Brest. En effet, le canal qu'il traverse large de 90 m est élargi à 100 m vers 1907, supprimant du coup l'utilité de conserver le transbordeur dont une pile ne peut que gêner la navigation. Un bac de transbordement sera alors mis en service avant de céder la place, à la fin du XXe siècle, à un pont mobile.
Photos inédites, prises par Georges Dufour (positifs sur verre), 1898-1903.
La Casbah, 1901
Le vieux port de Bizerte, 1899
Le vieux port de Bizerte, 1899
Le vieux port de Bizerte, 1899
Marché à Bizerte, 1899
Le marché sur le vieux port
Le marché
Marché à Bizerte, 1899
Rue à Bizerte – 1899
Rue à Bizerte – 1899
Rue à Bizerte – 1899
Les confréries à Bizerte, 1899
Petite halte au café
Pont transbordeur construit par Arnodin
Le nouveau Bizerte, l'hôtel de France
Le nouveau Bizerte – 1900
La douane à Bizerte, 1900
La plage de Bizerte, 1900
Le nouveau Bizerte, 1900
Défense mobile, 1901
Défense mobile, 1901
Défense mobile, 1901
L'Amirauté, 1901
La pêcherie, 1902
Le site de l'arsenal Sidi Abdallah, 1900
Menzel Djemil, 1902
Menzel Djemil, 1902
Menzel Djemil, 1902
Défense mobile et baie Ponty, 1902