Médecin des oeuvres sociales

Le 12 juin 1919, Georges Dufour achète à un médecin parisien, Just Grenier, une maison d'Etretat, située rue Traversière, et qu'il baptise Villa Solente en souvenir de son jeune fils. Mais à la fin de ce mois, considérant sa condition physique de sexagénaire peu en harmonie avec le niveau sportif des régates qui se disputent depuis la fin de la guerre, il se décide à se séparer de son dernier monotype de l'ouest, de son Maïali au croissant rouge.

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Médecin du dispensaire Gibert

Au début de l'année 1921, par suite du départ de la Doctoresse Cartier, le poste de médecin-traitant du Dispensaire Gibert se trouve est vacant et Georges Dufour se trouve contacté par le président service des Oeuvres sociales du Havre. Agé de 63 ans, et estimant que cette activité lui donnera plus de disponibilité personnelle, il renonce à sa clientèle et se consacre à cette œuvre en prenant en charge la médecine, la petite chirurgie et les travaux de laboratoire, faisant de son service un modèle de discipline, d'ordre et de probité médicale. A la fin de cette même année, il accepte, sans rémunération supplémentaire, deux autres services : le dispensaire de la Société Protectrice de l'Enfance, situé rue Lamartine, et le Solarium Lerch. Toujours étudiant, se tenant au courant des dernières découvertes, il est le promoteur au Solarium Lerch du traitement par les rayons ultra-violets.

Enfin, en parallèle à ces activités, sollicité par son ami Charles-Auguste Marande qui en est le directeur. Georges Dufour accepte de donner des cours d’hygiène aux jeunes élèves de l’Ecole Pratique Coloniale. Il réalise, à la demande de ce dernier, deux fresques évoquant, au sein de l'école, les paysages luxuriants de l'Indonésie. Les bombes anglaises qui ont précédé la libération du Havre en 1944 n’ont pas permis de garder ses œuvres à la postérité, mais ces dernières lui valent la croix de Commandeur de l’ordre du Dragon de l’Amann.

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Ecole coloniale

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Virginie Heriot et Jean Dufour

 En septembre 1922, la coupe de France se dispute sur le plan d'eau de la baie du Havre. Georges Dufour y retrouve le commandant Charcot, président du prestigieux Yachting Club de France et Virginie Heriot qui participe à la course avec l'Aile II, voilier de 8 m de jauge internationale. Ce bateau ne sera pas favorisé par le sort et subira plusieurs avaries, mais cette grande dame du Yachting qui fera construire six voiliers (Aile à Aile VI) remportera la coupe de Cumberland, la médaille d'or des jeux olympiques de 1928 à Amsterdam et, l'année suivante, la coupe de France et la coupe d'Italie. (Aile VI a été classé monument historique le 5 juillet 1991 et participe toujours à des régates ; son port d’attache est Noirmoutier).

Emporté par une embolie à la suite d'une intervention chirurgicale, Georges Dufour décède au Havre le 8 octobre 1929. Il repose dans le cimetière d'Etretat, à côté de celle qui l'avait suivi dans sa romanesque existence, de son fils noblement tombé pour la France. C'est là, près de la délicieuse église romane du XIe siècle, un peu en arrière de la plage et de ses falaises, au fond d'un vallon paisible, qu'il a achevé sa course et l'on peut imaginer qu'un tel cadre pour une dernière demeure devait convenir à son âme d'artiste et de marin.